Communiqué : En 2022, l’Alliance Migrations montre qu’une autre politique d’accueil est possible et déjà présente dans des territoires à travers le monde !
Alors que les États persistent dans leurs politiques de fermeture des frontières et de restriction de l’accès aux droits, ce sont les territoires qui sont en première ligne dans le non-accueil qui en est la conséquence.
Les collectivités territoriales et les acteurs de la société civile répondent aux urgences liées à la précarisation de leur population, tout en cherchant à promouvoir des changements politiques pérennes. Contraint.es juridiquement, par la nature régalienne de la gestion des migrations, financièrement par le manque de moyens alloués aux autorités locales pour la prise en charge des nouveaux.elles arrivant.es et politiquement par la prédominance des discours xénophobes et racistes qui sont véhiculés par les groupes d’extrême droite, les acteurs locaux tentent tant bien que mal d’agir en respectant les valeurs d’hospitalité, de solidarité et de vivre-ensemble.
La migration, comme de nombreux enjeux mondiaux, est un fait qui dépasse les cadres nationaux. Elle ne peut être considérée séparément par chaque État, car c’est un phénomène global, naturel et intemporel, qui contribue à l’économie, la diversité et la cohésion sociale des sociétés d’origine et d’accueil. En érigeant des murs, en finançant des technologies de surveillance extrême et en invisibilisant – souvent avec violence - les personnes présentes sur leur territoire, les gouvernements entravent les apports de la migration, précarisent les populations migrantes et génèrent des dynamiques de stigmatisation qui dissolvent le lien social. Il n’y a pas une crise des migrations mais une crise de l’accueil, au mépris de la libre-circulation et des conventions internationales.
Les villes ne connaissent pas de frontières entre elles au sein d’un même pays. Ensemble, avec les acteurs de société civile de leur territoire, elles sont nombreuses à revendiquer un accueil digne, au-delà de toute couleur politique. Conscientes du caractère transfrontalier des enjeux de l'accueil, elles se rassemblent en réseaux nationaux, régionaux ou internationaux, créent des alliances pour porter collectivement un autre discours politique, fondé sur des réalités de terrain et co-construit avec la société civile.
C’est ainsi que l’Alliance migrations a été initiée par l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (ANVITA) et l’Organisation pour une Citoyenneté Universelle (OCU).
Au sein de cette dynamique, autorités locales et acteurs de la société civile s’organisent pour tenter de garantir un filet de dignité inconditionnel et promouvoir un autre projet de société, fondé sur 3 piliers fondamentaux et interdépendants : la promotion de l’interculturalité, la garantie d’un accès inconditionnel aux droits et une citoyenneté locale qui permette à chaque habitant.e de participer à la vie publique de sa ville.
En effet, afin de garantir la cohésion sociale, il est nécessaire d’entretenir une identité collective qui se nourrisse de la diversité culturelle et sociale locale et de rendre les services et espaces publics ouverts à tou·tes. Ce n’est que par ces formes d’intégration et par la lutte contre les discriminations que les territoires peuvent garantir un accès aux droits fondamentaux qui ne soit pas conditionné par un statut administratif ou une origine sociale ou culturelle. Enfin, en permettant aux personnes issues d’un parcours migratoire d’avoir accès à la même prise en charge et aux mêmes espaces sociaux et politiques que les autres habitant.es, de nombreux territoires à travers le monde luttent contre la précarité et le délitement du lien social, tout en faisant émerger un modèle de démocratie locale. Ce modèle se décline notamment à travers l’accord du droit de vote aux élections locales aux résident.es ne possédant pas la nationalité, à l’image de New York en 2021.
Humainement, économiquement, socialement, la gestion actuelle des migrations est dans une impasse. Il est urgent de changer de cap. Nous, collectivités territoriales, organisations non gouvernementales, associations nationales et locales, citoyens et citoyennes, nous avons des solutions « qui marchent » à partager et des recommandations à formuler afin que ce projet de société, qui émerge du local, impacte le global.
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